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 « Nous sommes peut-être la dernière génération qui vivra dans l’opulence, la santé et la consommation sans frein. Dans trente ans, le monde n’aura plus rien à voir avec ce que nous voyons aujourd’hui. Année après année, les températures montent, les océans aussi, des milliers d’hectares de terres se transforment en désert et des millions de personnes se préparent à quitter leurs foyers pour migrer. De tout cela, nous sommes responsables. Pour la première fois de son histoire, l’enjeu pour l’humanité va être de se survivre à elle-même. (...) Pourquoi, alors que nous sommes dotés d’outils extrêmement précis qui nous informent clairement de la tournure que vont prendre les événements dans quelques décennies, restons-nous impassibles ? Pourquoi, face à la catastrophe, continuons-nous à agir comme par le passé ? Qu’est-ce qui, en nous, est si dysfonctionnel ? »

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Le Bug humain, Sébastien Bohler.

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 Il est des sujets qui semblent inévitables. Urgents. Nécessaires. On préfèrerait qu’il ne le soient pas mais ils nous cernent et d’une certaine manière empêchent de faire autre chose. La question climatique (puisqu’il faut lui donner un nom) est de ceux-là. La Compagnie La Ligne et le Parc Naturel des Monts d'Ardèche s'emparent du sujet et s'associent autour d'un projet de création théâtrale

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UN PROJET EN TROIS PHASES

 Recherches documentaires et dramaturgiques : la question globale.

 Etude de terrain à l’échelle d’un territoire : l’intelligence du local.

Création au plateau : que peut la fiction ?

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Une production Compagnie La Ligne / Parc Naturel Régional des Monts d'Ardèche.

Avec les soutiens de : l'ADEME, la DRAC Auvergne Rhône-Alpes service ethnologie, Communautés decommunes de Val'Eyrieux, de la montagne d' Ardèche, des Sources et Volcans, de Beaume-Drobie et dupays des Vans en Cévennes.

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Saison 23/24 : Résidences de territoire

L'intelligence du local face aux questions globales.

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Prenant ses racines dans les réalités humaines, sociales, géographiques d'un territoire, ce projet questionne la crise écologique par le prisme du local. Comment les changements sont-ils perçus à l'échelle de ces vallées, de ces montagnes ? Quels en sont ici les impacts ? Quelles sont les solutions qui s'inventent ?

Ce travail de terrain nous permet d'aller à la rencontre des habitants du territoire, mais aussi des acteurs de terrain : élus, techniciens, scientifiques, acteurs économiques, paysans, militants, etc.

Les résidences, dans le cadre des CTEAC de cinq communautés de communes, s'articulent entre des temps d'entretiens et des temps d'ateliers : conférence, projection de films, débat, stages de théâtre documentaire, ateliers radios, etc.

La rencontre avec un « binôme scientifique » permettra une mise en perspective du travail de terrain et de nos collectages subjectifs et sensibles : nous voulons interroger notre perception du réel mais aussi le passage à la fiction. (Un appel à projet pour un scientifique est en cours de rédaction, a priori plutôt dans le champs des sciences sociales ou des sciences cognitives.)

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Saison 24/25 : Création 

Ecriture au plateau issue du réel : Que peut la fiction ?

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Nourris de notre travail de terrain et de nos recherches théoriques, nous chercherons une forme qui fasse entendre la diversité des réalités, des points de vue, des approches, et ouvre des perspectives.

Nous essaierons de transmettre ce qui nous a nourris, révoltés, fait avancer. Nous essaierons d'ouvrir des possibles, de chercher ce qui peut faire commun, et ouvrir les imaginaires à un futur désirable.

Nous essaierons de parler au plus grand nombre ; à ceux pour qui ce n'est même pas un sujet, à ceux qui voudraient qu'on parle d'autre chose, à ce qui se sentent démunis ou à ceux qui pensent qu'on ne peut rien y faire. A ceux aussi qui savent exactement quoi faire et comment le faire. A ceux qui ont commencé. A ceux qui font leur petite part et à ceux qui préparent les révolutions à venir.

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Note d'intention artistique

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Au démarrage du projet, un mur.

Le mur. En pleine face, le mur. Comme on le prend.

La fin de la route, du progrès, de l'encore plus et de l'encore mieux à venir, du futur comme on nous l'avait vendu.

D'abord on prend le mur donc.

Mais après le choc, on n'en est pas moins face au mur, encore.

Si on est pas mort. 

Si on est pas, par exemple, un bouquetin des Pyrénées.

Et puis au pied du mur, on se rend compte qu'on est pas seuls. 

Depuis ces deux dernières années, nous avons dérapé sur des pics de canicules comme sur des plaques de verglas, pour venir planter nos belles bagnoles dans la réalité.

Il semblerait qu'on soit de plus en plus nombreux au pied du mur.

Peut-être simplement parce que cette réalité est devenue palpable. Elle est arrivée à notre porte. Toc Toc, ça ne suffisait pas de te parler réchauffement mondial, alors me voilà. J'ai asséché ton jardin et tué ta grand-mère, c'est plus clair comme ça ?

Quelque chose semble bouger dans l'esprit des gens.

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Et quand je dis les gens, on ne va pas se mentir, je parle de moi.

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Alors je propose de me généraliser pour l'occasion. Me souris-de-laboratoriser dans ce face au mur.

Me prendre comme objet d'étude.

Je me trouve particulièrement intéressante comme objet d'étude.

De par ma grande banalité.

Parce que je suis beaucoup trop comme tout le monde. 

Parce qu'il a fallu que je vois s'assécher les rivières, mourir les châtaigniers, se tarir les sources, qu'il a fallu que je vois les touristes marcher à pied dans le lit des rivières, écorchant leurs canoës sur les rochers, pour me dire que là, oui, quand même, il y a un problème. 

Comme les autres j'étais devenue hermétique aux discours, aux images, aux chiffres dont je suis bombardée en permanence - faut bien vivre - et il a fallu que ce réel entre dans ma chair. Dans mon corps et dans mon paysage.

Moi qui ai tant de plaisir à manger en terrasse en décembre.

Moi qui n'ai plus de plaisir qui ne soit en même temps coupable et inquiet.

Moi qui suis au pied du mur, cherchant une porte.

Une porte que je pourrais prendre sans m'éloigner trop des miens.

Une porte qu'on pourrait prendre ensemble.

Parce que, et c'est là aussi que je me trouve intéressante, bien que je sois de plus en plus certaine de l'urgence à trouver une porte de sortie, je n'y arrive pas. Je continue, comme une mouche contre la vitre, à me taper la tête contre le mur sans rien changer, ou si peu, à ma façon de vivre. Je continue comme avant en sachant que je participe à notre destruction commune.

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Alors face au mur, je vais essayer de me regarder en face.

De nous regarder en face.

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Le spectacle sera le récit d'un cheminement fait de rencontres, de chocs, de claques et de déclics.

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J'espère qu'au bout nous aurons réussi à ouvrir quelques portes.

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